Les bases du régime fiscal en France

Comprenez le régime fiscal français avec un guide simple et pratique. définition, plafonds et obligations comptables
  • Déclaration d’impôts : 3 régimes fiscaux possibles

    Le régime fiscal, incontournable pour tous les entrepreneurs, impacte la déclaration d’impôts, les obligations comptables et la TVA. Trois régimes sont disponibles : la Micro-entreprise, le Régime réel (simplifié ou normal) et la Déclaration contrôlée. Le choix dépend du chiffre d’affaires et de la nature de l’activité. La distinction entre BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) et BNC (Bénéfices Non Commerciaux) est cruciale pour l’IR, tandis que l’IS relève automatiquement du régime réel. La Micro-entreprise, soumise à des plafonds de chiffre d’affaires, bénéficie de démarches simplifiées. Le Régime réel, adapté aux BIC, se décline en simplifié et normal selon le CA. La Déclaration contrôlée concerne les BNC dépassant les seuils de la Micro-entreprise.

    Le choix entre BIC et BNC détermine l’imposition sur le revenu, avec une différence d’approche pour l’IS. Le régime fiscal de la Micro-entreprise, limité par des plafonds de revenus, offre des démarches simplifiées mais exclut la déduction des frais. En cas de dépassement, le passage au régime réel est automatique. Le Régime réel, applicable aux BIC, varie entre simplifié et normal selon le CA, impliquant des obligations déclaratives plus lourdes. La Déclaration contrôlée s’applique aux BNC dépassant les plafonds de la Micro-entreprise, exigeant une comptabilité complète et permettant la déduction des frais.

    Micro entreprise

    La Micro-entreprise, anciennement auto-entreprise, se distingue par sa simplicité administrative et ses obligations comptables allégées, en faisant un choix attractif réalisant des chiffres d’affaires limités. Pour les activités de vente de marchandises, le plafond de chiffre d’affaires annuel hors taxes est de 176 200 €, tandis que pour les prestations de service et les professions libérales (BIC ou BNC), le seuil est fixé à 72 600 €. Ces montants déterminent si une entreprise peut bénéficier de ce régime particulier. En adoptant la Micro-entreprise, les entrepreneurs profitent de démarches de création simplifiées et d’une comptabilité allégée, se résumant à la tenue d’un livre de recettes. Cependant, il est crucial de noter que les revenus de la Micro-entreprise sont obligatoirement soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Bien que les frais professionnels ne soient pas déductibles, un abattement forfaitaire (au taux de 71 %, 50 % ou 34 % selon la nature de l’activité) s’applique au calcul du résultat imposable. En cas de dépassement des plafonds pendant deux années consécutives, le basculement automatique vers le régime réel survient à compter du 1er janvier de l’année suivante. Ce régime offre ainsi une solution souple pour les débutants, mais nécessite une transition vers des régimes plus complexes en cas de croissance significative.

    Régime réel

    Le Régime Réel, destiné aux entreprises dont les bénéfices relèvent de la catégorie des BIC, offre une approche plus approfondie de la gestion financière. Ce régime se divise en deux modalités : le Réel Simplifié d’Imposition (RSI) et le Réel Normal. Pour le RSI, applicable aux activités de commerce et fourniture de logement , le chiffre d’affaires annuel hors taxes doit être compris entre 176 200 € et 818 000 €, tandis que pour les prestations de services (BIC), la fourchette est de 72 600 € à 247 000 €. Les entreprises relevant du RSI sont soumises à des obligations déclaratives plus lourdes que la Micro-entreprise, mais moins contraignantes que le Réel Normal. En effet, elles doivent tenir des documents comptables tels qu’un bilan, un compte de résultat et des annexes. Les formulaires n° 2031 (IR) et n° 2065 (IS) doivent être remplis, accompagnés d’un bilan comptable simplifié. Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les plafonds du RSI, le passage au Réel Normal devient obligatoire. Ce dernier s’applique aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 818 000 € pour les activités de commerce et fourniture de logement, et à 247 000 € pour les prestations de services . Les obligations comptables deviennent plus exigeantes, impliquant l’enregistrement chronologique des mouvements, un inventaire annuel, et la production d’un bilan complet. Bien que contraignant, le Régime Réel offre une vision plus détaillée et permet une gestion plus précise des finances, adaptée aux entreprises en croissance ou aux activités nécessitant une comptabilité plus approfondie.

    Déclaration contrôlée

    La Déclaration Contrôlée, réservée aux entreprises dont les bénéfices relèvent des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), constitue une option plus complexe et exigeante sur le plan comptable. Pour pouvoir adhérer à ce régime, il est nécessaire que les revenus dépassent les plafonds de la Micro-entreprise, soit 72 600 € de chiffre d’affaires annuel hors taxes. Les entreprises relevant de la Déclaration Contrôlée sont tenues d’une comptabilité complète, impliquant la tenue d’un livre journal, d’un livre d’inventaire, d’un grand livre et la réalisation d’un inventaire annuel. Les obligations vont au-delà de la simple déclaration de résultat des BNC, nécessitant également la facturation de la TVA aux clients et sa déclaration subséquente. Pour la déclaration d’impôts, le formulaire n° 2042 C pro (rubrique « régime de la déclaration contrôlée ») et le formulaire n° 2035 pour la déclaration de résultat des BNC doivent être utilisés. Contrairement à d’autres régimes, la Déclaration Contrôlée n’offre pas d’abattement forfaitaire, mais permet la déduction des frais professionnels. Cette option convient aux entreprises disposant de revenus substantiels et exigeant une gestion comptable minutieuse. Toutefois, il est essentiel de faire la distinction entre le régime fiscal (Micro-entreprise, Réel, Déclaration Contrôlée) et le type d’imposition pour une compréhension complète des implications fiscales.

  • Les plafonds de chiffres d’affaires

    Les plafonds de chiffre d’affaires varient selon la catégorie d’entreprise, définissant ainsi les limites financières auxquelles les entrepreneurs doivent se conformer. Pour les micro-entrepreneurs, engagés dans des activités d’achat-revente ou d’hébergement, le plafond est fixé à 188 700 €, tandis que pour les prestations de services ou activités libérales, il est de 77 700 €. Ces seuils marquent les limites au-delà desquelles le statut de micro-entrepreneur est automatiquement perdu, obligeant l’entrepreneur à basculer vers le régime classique de l’entreprise individuelle. En revanche, la SASU, en tant que structure juridique, n’impose aucun plafond de chiffre d’affaires, offrant ainsi une flexibilité totale aux entreprises qui adoptent ce statut. Cependant, il est important de noter que même si la SASU ne définit pas de chiffre d’affaires maximum, le niveau d’activité peut influencer divers aspects de la fiscalité, tels que l’imposition des bénéfices et le régime de TVA. Ainsi, chaque catégorie d’entreprise se voit attribuer des plafonds spécifiques, reflétant la diversité des exigences et des avantages associés à chaque statut juridique.

  • Type d’imposition

    L’impôt sur les sociétés

    L’imposition des bénéfices des entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés (IS) est déterminée en vertu des dispositions du I de l’article 209 du Code Général des Impôts (CGI). Ces règles de territorialité, sauf dérogations issues des conventions internationales, établissent que le lieu d’exploitation de l’entreprise, notamment en France, conditionne l’imposition de ses bénéfices.

    Les entreprises relevant de la catégorie des sociétés de capitaux, telles que les sociétés anonymes (SA, SAS), les sociétés à responsabilité limitée (SARL), ou les sociétés en commandite par actions (SCA), sont soumises à l’IS. De même, certaines personnes morales, comme les sociétés civiles exerçant des activités industrielles ou commerciales et les associations réalisant des opérations lucratives, peuvent être imposées à l’IS. De manière particulière, même si les bénéfices d’une société sont normalement assujettis à l’impôt sur le revenu au nom de chaque associé, il est possible d’opter pour l’IS.

    L’imposition à l’IS s’applique uniquement aux bénéfices réalisés en France. Les sociétés n’y sont imposables que si elles y exercent une activité commerciale habituelle, excluant ainsi l’imposition des bénéfices générés à l’étranger.

    Le taux normal de l’IS est de 25% à compter des exercices débutant à partir du 1er janvier 2022, précédemment à 28% et 26,5% pour les exercices ouverts en 2020 et 2021 respectivement. Le taux varie en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise, avec une distinction entre celles réalisant un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 10 millions d’euros et celles dépassant ce seuil. Une contribution sociale de 3,3% de l’IS dû s’applique également aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 7,63 millions d’euros et dont l’IS dépasse 763 000 euros.

    Le régime d’imposition des plus ou moins-values à long terme concerne diverses transactions, y compris les cessions de brevets, les cessions de titres de participations, et les cessions de titres de sociétés à prépondérance immobilière. Des taux d’imposition spécifiques s’appliquent, tels que 0% pour certaines plus-values à long terme et 19% pour les plus-values de cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière. En outre, le résultat net des concessions de droits de la propriété industrielle est imposable à un taux de 15%.

    L’impôt sur le revenu

    L’impôt sur le revenu est un élément central de la fiscalité pour toute personne imposable, et la compréhension de l’avis d’impôt sur les revenus est cruciale pour justifier des montants déclarés et effectuer certaines démarches administratives.

    Toute personne assujettie à l’impôt sur le revenu doit remplir une déclaration complète de ses revenus auprès de l’administration fiscale. Une fois traitées, ces déclarations aboutissent à l’établissement de listes de contribuables imposables ou non, appelées rôles, constituant des titres exécutoires pour le recouvrement des impôts.

    L’avis d’impôt sur les revenus, émis au nom de chaque contribuable, représente un extrait de ce rôle. C’est un document essentiel pour diverses démarches auprès d’organismes publics ou privés tels que la caisse d’allocations familiales, la préfecture, ou la banque. La fourniture d’une photocopie de cet avis, qui n’affiche plus la mention « original à conserver » depuis 2015, est généralement requise en cas de demande de ces organismes.

    Les informations contenues dans l’avis d’impôt sur les revenus sont variées. Il inclut l’ensemble des revenus déclarés, le nombre de parts de quotient familial, le revenu fiscal de référence, la date de mise en recouvrement et la date limite de paiement, le montant de l’impôt calculé, et le décompte des sommes restant à payer ou à rembourser. De plus, il présente un échéancier de prélèvements sur le compte bancaire en cas de solde positif. Les coordonnées des services gestionnaires sont également mentionnées.

    La disponibilité de l’avis d’impôt sur les revenus dépend de la situation de chaque contribuable, avec un calendrier général de mise en ligne et d’envoi postal. Il est consultable en ligne à partir de fin juillet/début août dans l’espace particulier de chacun sur le site de la Direction générale des Finances publiques. Pour ceux ayant opté pour le « zéro papier », un courriel les avertit de la mise à disposition de l’avis dans leur espace particulier. Il est aussi possible d’obtenir une copie de l’avis en ligne.

    Le service de vérification en ligne des avis facilite les démarches administratives en permettant à des organismes demandeurs de vérifier la conformité de l’avis d’impôt fourni par un contribuable à sa situation fiscale. Cela se fait en saisissant le numéro fiscal et la référence de l’avis. La vérification peut être effectuée à partir de divers documents, y compris l’avis de situation déclarative ou une photocopie de l’avis.

  • Comment déterminer le régime fiscal ?

    Déterminer le régime fiscal de votre entreprise est une étape cruciale qui impactera significativement sa fiscalité. Deux principaux régimes s’offrent à vous : l’Impôt sur le Revenu (IR) et l’Impôt sur les Sociétés (IS). Le choix entre ces deux régimes dépend de divers facteurs, tels que la structure de votre entreprise, vos objectifs financiers, et la manière dont vous souhaitez traiter les bénéfices.

    Choix du régime fiscal : l’IR (impôt sur le revenu)

    Le régime fiscal de l’Impôt sur le Revenu (IR) est souvent privilégié par les entreprises individuelles et les petites structures. Dans ce régime, les bénéfices de l’entreprise sont directement imputés sur le revenu global des associés ou du dirigeant unique. Cette approche offre une certaine simplicité administrative, car elle évite la double imposition des bénéfices au niveau de la société et au niveau des actionnaires. Cependant, il est important de noter que l’IR peut être moins avantageux pour les entreprises dont les bénéfices sont importants, car il peut entraîner un taux d’imposition plus élevé.

    Choix du régime fiscal : l’IS (impôt sur les sociétés)

    Le régime fiscal de l’Impôt sur les Sociétés (IS) est souvent préféré par les sociétés de plus grande envergure. Dans ce cas, les bénéfices de l’entreprise sont imposés au niveau de la société elle-même, avant d’être distribués aux actionnaires. L’IS peut offrir des avantages tels qu’un taux d’imposition potentiellement plus bas sur les bénéfices et une séparation claire entre les finances de l’entreprise et celles des actionnaires. Cependant, il implique une double imposition, car les actionnaires seront également imposés sur les dividendes reçus. Le choix entre l’IR et l’IS dépendra donc de la structure et des objectifs spécifiques de votre entreprise.

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