La décision de changer de gérant peut se faire collectivement, individuellement ou encore judiciairement.
La décision collective des associés (ou actionnaires)
Lorsque les associés et actionnaires décident de ce changement de dirigeant, il doivent se réunir dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire afin de voter cette décision. Cette décision est en principe prise à la majorité (plus de 50% des titres, actions ou parts sociales).
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Attention : il faut veiller à consulter les statuts de votre société, car il est possible que les dispositions statutaires prévoient des règles différentes.
La révocation judiciaire
Le changement de dirigeant peut également être décidé par un juge. Elle peut être invoquée en cas de violation d’une règle des statuts, d’un manquement à ses obligations ou d’une mauvaise gestion compromettant l’intérêt social de l’entreprise.
C’est par exemple le cas lorsque le gérant qui prend des décisions contraires à l’intérêt de la société, telle qu’une faute de gestion, en contractant des obligations inutiles, en ne tenant pas une comptabilité, en ne respectant pas les dispositions statutaires ou légales, ou encore, en s’octroyant une rémunération excessive sans l’accord des autres associés.
En effet, lorsque la révocation par décision des associés ou actionnaires se trouve bloquée par des règles de majorité (50/50 par exemple, ou si le dirigeant possède plus de la moitié)), sachez qu’il existe également la possibilité de demander la révocation judiciaire du gérant d’une société. Le juge a donc le pouvoir de dessaisir le gérant ou président d’une société de ses fonctions.
Cette demande peut être effectuée par tout associé qui démontre un motif légitime (compte tenu des intérêts légitime de la société).
Bon à savoir : dans le cadre d’une société par actions (SA, SAS, SASU, etc.) les statuts peuvent déterminer un organe (de direction, de l’ensemble des actionnaires, un tiers, etc.) qui a compétence pour décider de la révocation du président. Pour permettre une révocation judiciaire d’un président, il faut pouvoir anticiper ces modalités dans les statuts.
C’est par exemple le cas lorsque le gérant de la SCI prend des décisions contraires à l’intérêt de la société, telle qu’une faute de gestion, en contractant des obligations inutiles, en ne tenant pas une comptabilité, en ne respectant pas les dispositions statutaires ou légales, ou encore, en s’octroyant une rémunération excessive sans l’accord des autres associés.
Le gérant lui même, en cas de démission
Le gérant ou président peut toutefois décider de son plein gré de se retirer de ces missions et ainsi, démissionner.
Les conditions liées à la démission peuvent être fixées dans les statuts de la société. À défaut, la démission est libre et peut intervenir sans avoir à arguer d’un juste motif (sous réserve de ne pas préjudicié les intérêts de la société, sauf impossibilité).
Dans ce cadre là, le gérant va adresser une lettre de démission aux associés de l’entreprise lorsqu’il est le seul gérant (sinon, aux co-gérants), en indiquant la date de prise d’effet (à défaut, à compter de la connaissance de la décision).
Attention : il faut pouvoir supporter les conséquences de cette démission qui ne doit pas être abusivement décidée dans le but de nuire aux associés.
Pour une cause extérieur : le décès ou une interdiction de gérer
En toute logique, il est également nécessaire de procéder à un changement de gérant en cas de décès de ce dernier.
Bon à savoir : les statuts peuvent prévoir des règles utiles en cas de survenance d’un tel évènement, dont notamment qu’un remplacement automatique sera fait au profit de telle personne, ou selon telle modalité.
En outre, il faudra changer de dirigeant d’une société si celui-ci a fait l’objet d’une condamnation assortie d’une interdiction de gérer ou d’administrer des sociétés.
Une telle sanction mettra un terme à ses fonctions de gérant, et il faudra donc en nommer un nouveau.